On se rassure, le syndrome des cheveux incoiffables (appelé aussi "pili trianguli et canaliculi"), est une maladie rare. Donc si on n'arrive pas à dompter un épi ou à faire tenir en place sa frange, on ne souffre pas de ce syndrome. C'est juste un bad hair day !
En effet, le syndrome des cheveux incoiffables est mal-connu et provoque des symptômes bien plus spécifiques et inquiétants que des épis ou des nœuds : entre l'âge de 3 mois et 12 ans, les cheveux deviennent progressivement secs, désordonnés, ils poussent dans tous les sens, se dressent vers le haut et prennent une coloration blond argenté. Des scientifiques se sont penchés sur ce problème capillaire et 40 ans après le constat de ces signes par un dermatologue toulousain, ils en ont trouvé la cause.
Pour trouver l'origine de ce syndrome, il aura fallu que le directeur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Michel Simon, collabore avec des chercheurs du CNRS, des chercheurs de l’Unité différenciation épidermique et auto-immunité rhumatoïde, des dermatologues et des généticiens de 7 pays différents. Rien que ça !
Verdict ? D'après les résultats de leur étude, la maladie des cheveux incoiffables est due à des mutations récessives d’un trio de gènes qui participent à la formation du cheveu et à l'absence de TCHH (la trichohyaline). Résultat : le cheveu devient rigide et incoiffable. « En plus de décrire l’origine moléculaire de la maladie et de permettre un meilleur diagnostic, ces résultats apportent de nouvelles connaissances sur le cheveu et les mécanismes de sa formation », se réjouit Michel Simon dans un communiqué publié par l'Inserm.
L'autre bonne nouvelle de ce rapport : le syndrome des cheveux incoiffables s'améliore spontanément à la fin de l'enfance.